Ce jeudi 06 septembre, pour relier la Gaspésie, nous empruntons en début d'après-midi le traversier qui relie Les Escoumins à la ville de Trois-Pistoles.  La traversée dure environ 1H30. 80$ l'aller pour 2 personnes et une voiture(www.traversiercnb.ca)

Réservation plus que conseillée entre le 15 juin et le 15 septembre!

Nous nous rendons directement à Amqui, village-relais disposant de nombreux hôtels ou auberges. On y trouve aussi 2 ponts-couverts en excellent état, dont celui de l'Anse Saint-Jean, surplombant la rivière Matapédia.

 

  

  

  

   

Charmante auberge, le "Beauséjour" est située au centre du village. Outre de belles chambres avec un certain cachet, elle propose un magasin général, de la massothérapie ainsi qu'un glacier. Nous avons réussi à négocier une chambre à 85$ TTC (avec un paiement en espèces) mais les tarifs sont plus aux alentours de 100$ Hors-taxes. Auberge Beauséjour, 71 boulevard St-Benoit Ouest. www.auberge-beausejour.com

Surtout ne pas passer à côté de la cantine Fortier. Juste à côté du Mac Donald, à l'entrée de la ville, cette cantine, typique du Québec, propose une quarantaine de plats aussi variés que des hot-dogs, hamburgers, salades, paninis et bien sûr les fameuses poutines à des prix défiant toute concurrence. Mais la qualité est au rendez-vous. Un régal! S'il faut s'arrêter dans une cantine au Québec, c'est ici et nul part ailleurs!

 

Après une bonne nuit de sommeil, nous prenons la route en direction de Bonaventure et de la Baie des Chaleurs. Sur le chemin, nous faisons une halte à Campbellton. Ici, nous sommes au Nouveau-Brunswick, une autre des 10 Provinces formant la confédération canadienne. C'était  et cela reste l'un des territoires des indiens Micmac, peuple amérindien occupant il y a plusieurs siècles une grande partie de l'est du Canada.

Le but de ce petit crochet sur notre route initiale était avant tout culinaire. En effet, j'avais repéré sur un forum de voyage que l'on pouvait ici déguster un fameux "Mac Lobster", un hamburger au homard que l'on peut trouver aussi bien dans des Steakhouse comme au Mac Donald local. Malheureusement pour nos papilles, nous arrivons à la mauvaise saison. La saison du homard pour cette partie du Canada se situe plutôt entre début mai et début juin. Ce sera pour une prochaine fois peut-être...

  

  

 

En fin de journée, nous arrivons à notre point de chute pour deux jours: Bonaventure.

C'est pour nous l'occasion de se détendre un peu. Au programme: Spa en plein-air, descente de la rivière Bonaventure, célèbre pour son eau cristalline, en canoë, pour le premier jour, et visite du Bioparc de Gaspésie le lendemain.

Le Bioparc, c'est la richesse de la nature gaspésienne à travers 5 écosystèmes: baie, barachois, rivière, forêt et toundra. A travers un sentier, il est possible de découvrir une trentaine d'espèces animales comme les ours noirs, phoques, ratons-laveurs, couguars, lynxs, loutres, castors, orignaux ou autres caribous!

Paradoxalement, malgré notre visite un dimanche matin, nous étions au tout et pour tout une petite dizaine de visiteurs. Aussi, nous avons pu profiter pleinement des commentaires et explications des soigneurs, et avons pu assister au repas pour chaque espèce!

  

  

  

  

  

  

  

  

  

Cime Aventures propose notamment 2 descentes en canoë(ou en canot) sur la rivière Bonaventure, l'une des plus belles du Québec. Une familiale de 2 heure environs (9 kms), pour 35$ TTC/ personne, et une autre de 4H-5H environ (20 kms). Les deux se terminent dans la Baie des chaleurs. Expérience à ne pas rater!

http://www.cimeaventures.com

Camping Cime Aventures, 200 chemin Athanase-Arsenault. 26$/nuit. Possibilité d'accès à un Spa en plein air avec notamment 3 jacuzzis pour 10$/personnes. C'est ici que se font les inscriptions et les départs pour les descentes de la rivière en canoë.

 

Après 2 jours de repos bien mérités, nous voilà maintenant à Percé, à l'extrémité est de la Gaspésie, au bout du Monde en quelque sorte!

Un village côtier, un énorme caillou troué d'une arche naturelle, des motels, des boutiques de souvenirs...Percé n'est pas sans rappeler Etretat, en Normandie!

Cette ville composée d'une dizaine de villages, est un passage obligée pour se rendre sur l'île de Bonaventure, un bout de terre aujourd'hui inhabité mais abritant la 2ème plus grande colonie de fous de Bassan au Monde! L'un des coups de cœur de notre voyage.

Pourtant, l'histoire n'avait pas vraiment bien commencée pour nous. Arrivés en début de matinée pour prendre le premier bateau pour l'île afin d'éviter la foule, nous fûmes interdit d'embarcation pour cause de trop forte houle en mer. Aucun bateau ne reçu l'autorisation de prendre la mer ce jour là. Il fallu ainsi reporter au lendemain. Pas très grave en soir sauf que cette journée "perdue" nous obligera par la suite à resserrer notre itinéraire.

Loin de nous décourager, nous entreprîmes d'abord la recherche d'un logement pour la nuit. Nous trouvons ainsi notre bonheur en louant un charmant chalet "Au pic de l'Aurore", situé au lieu du même nom, surplombant Percé. Quelle vue!

Demandant quelques conseils bienvenus au patron des lieux pour "occuper" cette journée initialement prévue sur l'île de Bonaventure, celui-ci nous conseilla 2 activités: la découverte des chutes d'eaux et du lagon de la rivière du Portage, à une dizaine de kilomètres en voiture, et la visite de l'ancien magasin général ROBIN. Nous ne furent pas déçus!

  

  

  

Il faut absolument faire une halte à l'Ancien magasin général Robin. Situé à proximité du port de pêche de l'Anse-à-Beaufils, à 10 kilomètres environ de Percé.

Il s'agit d'un authentique ancien  magasin général d'époque, avec toutes ses boiseries de chêne, chargées de marchandises des temps passés. Une visite animée, dynamisée par un groupe local d'animateurs en habit d'époque offre une rencontre truffée d'anecdotes incroyables sur la grande et petite histoire de la vie gaspésienne.

Vous pouvez y arriver à n'importe quelle heure et ne rien louper de la visite puisque celle-ci s'effectue sous formes de différents ateliers à thème. Entrée à 9,5$/personne.

  

  

  

     

  

  

Devant la multitude de restaurants proposant du homard, une valeur sûre: "Les Sacs à Vin" Pas le plus beau esthétiquement parlant, mais l'un des plus vrai, chaudement recommandé par les locaux.

Tenu par François, un français émigré depuis plusieurs années, le resto ne propose que 7-8 plats(homard cuit mais aussi noix de pétoncles à la sauce à l'érable, galette de morue...) mais tout est frais et fait maison! Une valeur sûre et des prix parmi les plus compétitifs! 50, route 132 Ouest, Percé.

Vue exceptionnelle sur le village, le rocher Percé et l'île Bonaventure! En pleine saison, du 1er juillet au 31 aout, c'est hors de prix. En dehors de ces dates, c'est largement plus abordable et c'est d'un excellent rapport qualité-prix! 76$ TTC pour un chalet avec cheminée + bois de chauffage. 70$ pour une chambre de motel donnant sur la mer.

Au Pic de l'Aurore,1 route 132 Ouest, Percé. www.percechalet.com

 

La houle s'est calmée, la météo s'annonce prometteuse en ce lundi matin du 10 septembre. Il est temps pour nous de regagner le quai et d'embarquer pour la Terre promise: l'île de Bonaventure.

Il existe 3-4 compagnies proposant le trajet jusqu'à l'île. Proposant le même tarif, toutes passent préalablement devant le fameux Rocher Percé puis effectuent un tour complet de l'ile Bonaventure.

Le Rocher Percé, un bloc de calcaire ocre percé d'une arche fait toute la magie de l'endroit. Il s'est formé il ya 375 millions d'années et renferme plus de 150 variétés de fossiles. Le Rocher marque la fin (ou le début, c'est selon) de la chaine de montagne des Appalaches. Il prit sa forme actuelle en 1845, quand un effondrement donna naissance au chicot isolé sur son flanc est. C'est aujourd'hui une falaise de 438 mètres de long et 88 mètres de haut. Elle est si friable qu'elle perd environ 300 tonnes de roche par an! Pour des raisons de sécurité, il est interdit d'en faire le tour, même à marée basse.

  

  

  

  

Morceau du mont Saint-Anne détaché par l'érosion, l'île Bonaventure, d'une superficie d'un peu plus de 4 km2, constitue le plus important sanctuaire d'oiseaux marins d'Amérique du Nord, avec pas moins de 250 000 individus. Outre des phoques, des guillemots, des goélands, des cormorans...on y trouve la 2ème plus grande colonie au Monde des Fous de Bassan. Ils sont près de 120 000 à nicher ici, d'avril à octobre, avant de passer l'hiver en Floride.

Spectacle ahurissant que ces nuées qui noircissent le ciel!!! Et que dire des groupes de phoques se prélassant sur les rochers, au soleil!!!

Une fois sur l'île, quatre chemins mènent à la colonie de Fous de Bassan. A l'aller, nous emprunterons(afin de faire l'exact inverse des autres personnes sortant du bateau) le chemin du Roy (environ 1H30), qui longe la côte et passe devant des maisons abandonnées, signe d'une vie auparavant, au 17ème siècle, puis, au retour, le sentier des Colonies(45 minutes pour rentrer au quai).

Une simple clôture sépare les visiteurs des volatiles, ce qui en fait la colonie de Fous de Bassan la plus accessible au Monde! C'est franchement impressionnant!

  

  

  

  

  

  

  

  

En fin d'après-midi, enchantés par cette sublime journée, nous reprenons la route, direction Gaspé et le Parc du Forillon.

 

Par hasard, en recherchant un campement, nous apprenons qu'à quelques kilomètres de là, une observation de castors dans leur habitat naturel avait lieu. Ni une, ni deux, nous prirent la direction du point de ralliement!

C'est ainsi que nous trouvâmes un barrage construit par ces ingénieux animaux, ainsi qu'une hutte.

S'il ne fallait retenir qu'une chose: un castor peut ronger et faire tomber un arbre en moins de 15 minutes!

  

  

  

C'est ici, au Forillon que la terre rencontre la mer. Comme son nom micmac le suggère, "Gespeg", -Gaspé- signifie "fin des terres".

Pourtant, c'est ici que commença l'histoire du pays.

Jacques Cartier y planta, en juillet 1534, une croix pour signaler sa prise de possession du Nouveau-Monde au nom du Roi de France.

C'est l'occasion pour nous de s'oxygéner encore une fois les poumons avec une belle balade de plusieurs heures jusqu'à la pointe du parc et son phare.

  

  

  

Camping du parc du Forillon. Sans doute le plus grand que nous ayons fréquenté. Du coup, on a eu l'impression qu'il n'y avait pas grand monde, d'où un fort sentiment de solitude. 25$ TTC la nuit.

Sur la route de Sainte-Anne-des-Monts, notre prochaine étape en vue du Parc de la Gaspésie, nous faisons une halte au petit village côtier de l'Anse-au-Griffon, pour déjeuner et visiter le manoir LeBoutillier, une demeure en bois bâtie pour un riche industriel de la morue, et qui possède la particularité d'être entièrement "embouffetée", c'est à dire assemblée sans vis ni clou! Des guides en costume d'époque (début 19ème siècle) racontent les petites histoires et secrets de ce manoir pas comme les autres...

7$/personne. Salon de thé et pâtisserie au rez-de-chaussée du manoir.

  

Nous sommes, il est vrai, un peu pressés par le temps aujourd'hui. La journée supplémentaire passée à Percé(mais que nous ne regrettons absolument pas au final) nous a quelque peu retardé dans notre planning. Il faut absolument se rapprocher au plus près du Parc de la Gaspésie afin de dormir sur place et d'être frais pour le lendemain.

Malheureusement, à cause de mauvaises infos et de nombreux travaux sur la route, nous devons nous résigner à planter la tente dans la petite ville côtière de Sainte-Anne-des-Monts, ultime étape avant le Parc de la Gaspésie, à une petite trentaine de kilomètres de là.

Nous trouvons un petit camping privé le long de la plage.

Camping "L'ancre jaune", 2 rue Simard, Sainte-Annne-des-Monts. 20$ TTC la nuit.

 

En début de matinée nous rejoignons le Parc national de la Gaspésie. Ce vaste parc montagneux s'étend sur 802 km2, au cœur de la péninsule gaspésienne. La forêt boréale couvre presque tout son territoire, qui comprend 25 sommets de plus de 1000 mètres.

C'est là que les Appalaches dardent leurs derniers reliefs, les monts Chics-Chocs ("Montagnes infranchissables" en langage Micmac). C'est aussi dans ce parc que l'on a le plus de chance de voir des orignaux et des cerfs de Virginie.

Personnellement, nous avons adoré ce parc car c'est l'un des plus vivants(j'y ai  même croisé un serpent) et les chemins forestiers sont magnifiques, ce qui fera dire à Mathilde que l'on se serait cru dans une forêt "enchantée"!

  

  

  

 

A la fin (ou, au début, selon le sens de démarrage) du tour de la péninsule gaspésienne, se trouve le parc du Bic. Le plus petit des parcs du Québec mais du coup, le plus à taille humaine.

Ici , la relation terre-mer est omniprésente. D'ailleurs, la moitié de la superficie du parc est marine, l'autre terrestre.

Une journée suffit pour en faire le tour alors que pour les autres, le temps passé peut aller de une journée à plusieurs jours voire semaines.

On y trouve notamment des phoques communs et phoques gris venant se dorer la pilule sur les rochers des nombreuses plages et criques du parc.

  

  

  

Camping du Parc du Bic, 42$ TTC la nuit. Beaucoup plus cher que les autres campings des parcs. Pourtant, ce n'est pas le plus agréable, loin de là: présence d'une autoroute à une centaine de mètres, ( en plus une montée et descente donc beaucoup de bruits, notamment des poids lourds) beaucoup de moustiques car présence d'une rivière juste derrière le camping, et un vent de dingue car le camping n'est pas abrité et protégé par de la végétation). Bref, vous l'aurez compris, une dernière nuit en tente agitée...

Le lendemain matin, nous reprenons la route, la longue route, menant à Montréal.

Plus de six heures de route, à descendre le fleuve Saint-Laurent par la rive Sud. Après plus d'une semaine dans la nature gaspésienne, nous voilà de retour à la civilisation!

         

Les Colocs -Bonyeu-